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Publié par SOFETH

Les étudiants en M2 ethnologie et anthropologie de la danse à Paris X, organisent un colloque intitulé : Disciplines dissipées : Expérimentations anthropo-artistiques, qui aura lieu à la MAE à Nanterre le 23 et 24 mai. Thématique de la première partie du colloque, le 23 mai après-midi : Ethnographie, matière d'art? (cf le texte de présentation en pièce jointe) .

 

Intervenants : Charles Robinson, Christophe Ruhles et Stéphane Fernandez, qui conte les histoires qu'il recueille sur le terrain (au Japon notamment).

 

Discutant : Jean-Marie Pradier

 

Expérimentations « anthropo-artistiques » 

 

De nouvelles approches de l'expérience humaine et de sa qualité éminemment sensible 

ont vu le jour. Etudiants en M2 ethnologie, ethnomusicologie et anthropologie de la danse à Paris 

10, nous organisons un colloque pour questionner les perspectives, qu'engendre la mise en relation 

de deux manières de saisir le monde : l'art et l'anthropologie. Nous voulons aborder à travers les 

témoignages croisés de chercheurs et artistes, plusieurs expériences qui explorent ce mouvement 

d’aller et retour, voire la fusion de deux modes d'appréhension du réel. L’ethnologie peut-elle 

offrir un matériau à l’art ? L’art est-il à même d’apporter des outils et des perspectives pour la 

construction du savoir anthropologique?  

 

1 – L’ethnographie, matière d’art ?  

 

En dehors des institutions académiques, des artistes, ayant ou non une formation 

d’anthropologie, élaborent leurs créations en s’inspirant d’enquêtes et d’ouvrages 

ethnographiques. Que cherchent-ils dans ces investigations ethnologiques et qu’en retiennent-ils : 

des données, une démarche, une relation ethnographique, etc? Le surgissement du réel, de la vie 

ordinaire, dans l'art correspond-t-il à une volonté d'engagement de l'auteur : se réapproprier les 

textes ethnologiques, proposer une vision originale de la société, un art citoyen, déconstruire 

certains stéréotypes, toucher un public plus large, donner aux paroles des acteurs une portée 

sociale? Comment s'opère ce passage de l’ethnologie à l’art? Comment le contexte défini par 

l’artiste transforme-t-il les données ethnographiques ? 

 

2 – Expériences sensibles, effets stylistiques et production de connaissances 

 

A – « Ecrire » autrement  

 

L'art et la fiction deviennent pour les ethnologues, un moyen de restituer autrement le savoir. De 

cette combinaison originale résultent des productions que d'aucuns qualifieraient d'"hybrides". Le 

franchissement des frontières usuelles entre l'art et l'ethnologie questionne le statut final de ces 

réalisations. Mais plus encore, on peut s'interroger sur leur efficacité en termes d'outillage pour la 

pensée et sur le choix d'un tel mode de restitution. Dans quelle mesure les effets esthétiques ont- 

ils une efficacité en termes de production de connaissances? Permettent-ils d’être plus proche du 

réel, de traduire le sensible ? Quel bénéfice le scientifique va t-il puiser dans la "mise en scène" de 

ses données? Cette mise en perspective suggère plus que l'ambition de la captation : elle sollicite 

la capacité du chercheur à travailler avec des codes esthétiques. A quel moment bascule-t-on dans 

l'ordre de la fiction? Ces productions se suffisent-elles à elles-mêmes où sont-elles un 

complément de l'écriture dans la diffusion d'un discours savant ?  

 

 B – Explorations en partage  

 

L'association étroite d'un artiste à une démarche d'investigation scientifique ébranle les modalités 

habituelles de la recherche. On peut supposer que l'expérience artistique permet à 

l'anthropologue d'aborder les objets de manière plus sensible et de dépasser les catégories usuelles 

qui façonnent la grammaire d'une discipline. Dans quelle mesure le regard de l'artiste agit-il 

comme un révélateur? En quoi la participation de l'artiste apporte-t-elle au chercheur un éclairage 

nouveau sur ses données? Quant à l’artiste, quel intérêt a-t-il à participer à une recherche 

scientifique : s'agit-il d'un réservoir d'idées, d'une manière de se rapprocher du vécu des acteurs 

ou encore de légitimer le sens social de sa pratique? Comment l’artiste s’ajuste-t-il aux contraintes 

scientifiques et réciproquement comment le chercheur s’ajuste-t-il aux modalités artistiques? Ces 

explorations communes inscrivent-elles leurs auteurs dans une sorte de double bind ou créent-elles 

d’autres libertés ?  


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