La Salpêtrière, un théâtre de l'hystérie
La Salpêtrière, un théâtre de l'hystérie
11 h 30 Deuxième table ronde
Suivis à 19h d'un cocktail dinatoire au Café-Expo
10H30 DE L’HOSPICE À
L’HÔPITAL : CHARCOT ET L’ECOLE DE LA SALPÊTRIÈRE
La Salpêtrière, un théâtre de l'hystérie
D'une scène à l'autre : Charcot, Freud, Lacan
Vendredi 4 Octobre : Université Paris XIII-Villetaneuse
Samedi 5 Octobre : Amphithéâtre Charcot, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière
Possédées du malin au Moyen Age, les sorcières hystériques sont vouées au bûcher. Enfermées au XVIIe siècle, maltraitées, elles rejoignent la Cour des Miracles de l’Hospice de la
Vieillesse-Femmes à la Salpêtrière, lieu de la grande exclusion, lieu de réclusion des femmes dérangeantes, indigentes, folles incurables, âgées ou gâteuses …. Jusqu’à ce que le Dr Jean-Martin
Charcot (1825-1893) mène le combat qui transforme l’ancien hospice en hôpital : l’Ecole de la Salpêtrière de Paris est née, qui devient lieu de recherche, d’enseignement et de soins, de
renommée internationale.
Alors que l'hystérie était, comme le rapporte, Charles Lasègue, une sorte de « corbeille » dans laquelle la médecine jetait ce qu'elle échouait à classer, Charcot donne enfin une place légitime
à ceux que Wilhelm Griesinger prenait pour des "simulateurs" et confère à l'hystérie, jusqu'alors véritable « bête noire de la médecine », un statut d’authentique maladie. Renouvelant les
gestes de Pinel et de Pussin, il libère les malades hystériques des chaînes de préjugés séculaires.
Devant les succès de la méthode anatomo-clinique, Charcot applique à l’hystérie la démarche expérimentale, mais ne parvenant pas à identifier chez ces patient(e)s d’authentiques lésions, il est
amené à opérer la distinction entre symptomatologie neurologique, et symptomatologie fonctionnelle de l’hystérie. Après avoir tenté divers traitements physiques -métallo et électrothérapie,
aimants, compression des ovaires- il s’aperçoit qu’il peut avantageusement remplacer ces techniques par l’hypnose. Tels des prestidigitateurs, les médecins hypnotiseurs de la Salpêtrière, font
alors surgir et disparaître contractures, paralysies, spasmes, convulsions, cécité…. Un trajet qui le surprend lui-même, jusqu’à devoir abandonner l’idée d’une localisation lésionnelle , et se
voir contraint de reconnaître le rôle du traumatisme et de sa représentation dans la production des symptômes hystériques.
Attiré par la notoriété de Charcot, le jeune Freud, arrive à Paris fin 1885 comme neuro-pathologiste . Il en repart quelques mois plus tard pour fonder la Psychanalyse. Au travers du corps de
l'hystérique en convulsions, incarné par Blanche, Augustine ou Geneviève, vedettes des Leçons du Mardi, Freud découvre une mise en scène de fantasmes et de désirs inconscients.
« Où sont-elles passées les hystériques de jadis, ces femmes merveilleuses, les Anna O., les Emmy von N... qui permirent la naissance de la psychanalyse ? » s’interroge Lacan. De l’hystérique,
sujet d’une parole, il passera à la structure qui soutient cette parole, pour faire du « discours de l’hystérique », l’un des discours faisant lien social. Car Charcot n’a pas fabriqué seul
l’hystérie. L'hystérique est le partenaire de son maître, mais si le maître gouverne, l'hystérique règne. Avec ses énigmes montrées en son corps, l’hystérique a conduit le maître à produire un
savoir bouleversant le XXème siècle.
De nos jours, la nomenclature du DSM veut évacuer tant la parole du Sujet que la structure, au profit d’un catalogue de troubles « somatoformes », volontairement désubjectivés : point de mal de
vivre, de maladie d’amour, d’angoisse, de conflit, de culpabilité, de castration, comme destins de la condition humaine.
Des théories utérines de l’Antiquité aux recherches neurologiques de Charcot, de la découverte du désir inconscient par Freud à la condition de parlêtre chez Lacan, l’hystérie traverse les
siècles, et ses manifestations prennent la forme que « l’air du temps » leur propose. C’est à cette traversée historique et conceptuelle que nous vous convions dans l’amphithéâtre qui porte
aujourd’hui le nom de Charcot.
VENDREDI 4 octobre 2013
Université PARIS 13
99 avenue Jean-Baptiste Clément, 93430 VILLETANEUSE
AMPHI 5
Accueil des participants à partir de 8h30
9 h Ouverture du colloque: Jean-François Chiantaretto
9h 10 Anne Bourgain: Exposé introductif
9h 20 Elisabeth
Belmas: A propos de la Bibliothèque Charcot
9h 30 Première table ronde
L’Hystérie: au croisement des dimensions diachronique et
synchronique
Président de séance : Gilbert Fabre
Discutante :Christine Arbisio
9h 30 Marie
Jejcic: Des Femmes depuis Charcot
10h15 Roger Bessis et Marie-Laure
Abécassis: La Pantomime : Postures et Impostures
11 h Discussion générale
11 h 30 Deuxième table ronde
L'hystérique, le maître et
l'analyste
Présidente de séance : Anne Bourgain Discutant : Paolo Lollo
11 h 30 Marco Antonio Coutinho
Jorge : Les quatre
discours
12 h Alain Didier
Weill : Ce qui peut advenir du discours
du Maître :« Delenda est
Carthago »
12 h 30 Discussion générale
13 h Pause-Déjeuner (libre)
14 h 30 Troisième table ronde
Corps et Hystérie
Président de séance : Eric Bidaud
Discutant : Houchang Guilyardi
14 h30 Christian
Pisani: L’Hystérie: Le Temps de l’Amour
15 h 15 Colette
Soler: Les figures et les mots du
Réel.
16 h Discussion générale
16 h 30 Pause Café
17 h Quatrième table ronde
Théâtre et Hystérie
Président de séance : Victor-Georges
Baranowski
Discutant : Gabriel Binkowski
17h Présentation d'une scène de “La
Leçon de Charcot”
d'Antonio Quinet par la Cie. Inconscient sur Scène.
Avec Marina Salomon - Sylvia Heller - Claudio Serra - Walder
Souza.
Suivie de quatre interventions d’une dizaine de minutes chacune autour de
cette réalisation :
Antonio Quinet: L'hystérie : L'inconscient sur scène.
Aline Deluna: Théâtre et hystérie.
Regina Miranda: Le corps - espace de l'hystérie.
José Eduardo Costa Silva: La musique de l'hystérie.
18 h 30 Débats et Conclusions de la première journée
par Aline Cohen de Lara
SAMEDI 5 octobre 2013
Amphi Charcot, Hôpital Pitié-Salpétrière
8h30 : Accueil des
participants
9h Ouverture de la
journée
Jean François Allilaire , Houchang
Guilyardi
9h15 L’hospice de la Salpêtrière avant
Charcot
Présentation de Mâkhi Xenakis par Danièle Epstein
et projection de sa vidéo
« Les folles d’enfer de la Salpêtrière »
10h Débat avec Mâkhi
Xenakis
10H30 DE L’HOSPICE À
L’HÔPITAL : CHARCOT ET L’ECOLE DE LA SALPÊTRIÈRE
Président de
séance : Jean François Allilaire Discutante: Jacqueline Carroy
10h30 Marcel
Gauchet: Charcot : Une clinique en mouvement
11h Michelle
Moreau-Ricaud : Le jeune
Freud à la Salpêtrière
11h30 Danièle
Lévy : Charcot et le transfert
12h Débat
12h30 Déjeuner libre
14H30 LE CORPS EN QUESTIONS : LÉSIONS ET LIAISONS
Présidente de séance : Geneviève Vialet Bine
Discutant : Jean Pierre Basclet
14h30 Catherine
Clément: Faire l’amour avec
Dieu
15h Danièle
Epstein: Paradoxes et impasses : le désir hystérique
15h30 Marco Antonio Coutinho Jorge: Hystérie, symptôme et fantasme
16h Débat et
pause
16h30 Sophie Collaudin: La crise comitiale: scène d’un réel
17h Houchang Guilyardi: Maladies des nerfs, hystérie, et somatose
17h30 :
Débat
18h Epilogue avec Elisabeth
Roudinesco et Houchang Guilyardi
18h30 Pause
19H LE THÉÂTRE DE L’HYSTÉRIE MIS EN SCÈNE
Performance par la Compagnie « Inconscient sur Scène »
« La leçon de Charcot – Théâtre
hystérique » d’Antonio
Quinet
Musique de Jose Eduardo Costa Silva –
Mise-en-espace de Regina Miranda
Avec Marina Salomon - Sylvia Heller - Claudio Serra -
Walder Souza
20h:
Débat
avec Antonio Quinet, Paolo Lollo
21h Clôture du colloque