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Publié par SOFETH

L’association Forum de l’ Essai sur l’Art

Présente

En partenariat avec

l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP)

et le musée du quai Branly

 

REGARDS SUR LA PREMIERE

FOUILLE ARCHEOLOGIQUE DE L’ART CONTEMPORAIN

Quelle était la culture de ce monde de l’art des années 1980 et qu’en reste-t-il aujourd’hui?

Rencontre-débat

Le 23 mars à 18h

musée du quai Branly, salle de cinéma

 

Avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles d'Ile-de-France - Ministère de la Culture et de la Communication

Avec la complicité des Rencontres Place Publique

 

Sur une proposition de Jacques Serrano (directeur artistique du festival "la Semaine de la Pop Philosophie")

 

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INTERVENANTS : Jean-Paul Demoule (archéologue), Bernard Müller (anthropologue),Anne Tronche (historienne de l’art), Stephen Wright(théoricien de l’art)

Le 23 avril 1983, 120 personnalités du monde de l’art contemporain participent à un banquet organisé par l’artiste Daniel Spoerri dans le parc du domaine du Montcel, à Jouy-en-Josas

(Yvelines), où devait s’implanter un an plus tard la fondation Cartier. Au milieu de ce repas de tripailles, le banquet est enterré dans une tranchée longue de 60 mètres creusée dans la pelouse.

Tables, nappes, vaisselle, couverts, reliefs de repas, graffitis, dédicaces, objets d’art, photos sont ensevelis sous des mètres cubes de terre, au cours d’un rituel collectif orchestré par l’artiste.

Cette performance intitulée L’enterrement du tableau-piège marque le renoncement par Daniel Spoerri à sa série de tableaux-pièges, dont de nombreux spécimens sont exposés dans les

musées. Il en restera dans le parc une oeuvre discrète, intitulée Le déjeuner sous l’herbe en référence ironique au tableau de Manet, lui-même inspiré du Concert champêtre de Titien.


Enfoui depuis 1983, le banquet de Daniel Spoerri s’est décomposé, jusqu’à n’être qu’un souvenir.

Pour en étudier les vestiges, vingt-sept ans plus tard, les premières fouilles archéologiques del’histoire de l’art contemporain ont été organisées, sous l’égide de l’artiste, par la Société du

déterrement du tableau-piège, de l’université de Paris I, de l’EHESS, de l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux du CNRS, et de l’Inrap, avec la complicité des Rencontres Place Publique. Du 31 mai au 10 juin 2010, cet événement pluridisciplinaire en présence de Daniel Spoerri, à réuni archéologues, anthropologues, théoriciens et historiens d’art.

Si certains espèrent repousser les définitions classiques de la science et de la création, pour d’autres il s’agit d’une véritable enquête anthropologique ; la fouille du Déjeuner sous l’herbe

s’apparente aussi à une archéologie des détritus contemporains, la Garbage Archaeology anglosaxonne, qui n’a pas d’équivalent en Europe.

Cette fouille invite à redéfinir les limites chronologiques de la discipline et à s’interroger sur l’archéologie du temps présent. Qui sont les gens qui ont procédé à cette surprenante action

artistique, mais d’abord humaine ? Que faut-il savoir de cette action, cette performance, pour la comprendre à partir des traces archéologiques ? Quels en étaient les enjeux ? Quelles

étaient les règles qui ordonnaient ce rituel ? A quelles « règles hiérarchiques » le banquet et son enfouissement répondait-ils ?


Quelle était la culture de ce monde de l’art des années 1980 et qu’en reste-t-il aujourd’hui ?

L’archéologie est-elle légitime pour traiter du monde d’aujourd’hui ? Que peut-elle nous dire sur l’époque où s’est déroulé le banquet que nous ne saurions déjà ? Et en quoi les trouvailles sur

le chantier de fouilles permettront-elles de contribuer à la recherche sur l’art des années 1980 ?

Les ressources de l’Art, de l’archéologie, de l’histoire et de l’anthropologie sociale seront rassemblées à l’occasion de la rencontre organisée par l’association Forum de l’essai sur

l’art, afin de réfléchir à ce qui fut à la fois un banquet singulier et le détournement d’un rite funéraire.

 

BIO-BIBLIOGRAPHIE DES INTERVENANTS


JEAN-PAUL DEMOULE

Jean-Paul Demoule est professeur de protohistoire européenne à l’université de Paris I

(Panthéon-Sorbonne). Il a participé à l’élaboration de la loi française sur l’archéologie préventive et à la création de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), qu’il a présidé de 2002 à 2008. Ses travaux portent sur la néolithisation de l’Europe ainsi que sur les sociétés de l’âge du Fer, sur l’histoire de l’archéologie et son rôle social, ou encore sur ses constructions idéologiques et, à ce titre, sur le « problème indo-européen ». Il a écrit récemment « l’Europe, un continent redécouvert par l’archéologie

» (2009), « La fabrique de l’archéologie » (2009), « La révolution néolithique dans le monde » (2010). Il vient d’être nommé Membre de l’Institut Universitaire de France à compter du 1er octobre 2011.

 

BERNARD MÜLLER

Bernard MÜLLER est anthropologue. Ses recherches portent sur les rapports entre l’art et l’ethnologie, notamment par le prisme de la performance et du spectacle. Il propose d’envisager le terrain du chercheur comme une création, rompant ainsi avec le postulat positiviste de la distance scientifique habituellement admis. L’anthropologie (ou l’ethnologie) serait alors une discipline à part dont les analyses sont des exercices de style ou des études de cas situés entre l’essai, la performance et l’observation scientifique, mais ne relevant d’aucune de ces catégories.

Il est à l’initiative du projet du déterrement du tableau-piège qui, passant par la reconstitution de l’événement original (le « Déjeuner sous l’herbe à l’occasion de l’enterrement du tableau-piège », par Daniel Spoerri, le 23 avril 1983), envisage d’en décrire les ressorts esthétiques et les enjeux sociaux.

Parallèlement, suivant la même méthode, il mène une enquête sur l’émergence d’un mouvement culturel «brésilien » en Afrique de l’ouest (Côtes du golfe de Guinée) et le « mystère d’Alise Sainte-Reine » (Côte d’or), un spectacle amateur qui rejoue chaque année la fin tragique d’une jeune bergère martyrisée en 252. Il anime un séminaire à l’EHESS et est chercheur associé à l’Institut de Recherches Interdisciplinaires sur les Enjeux Sociaux (IRIS - EHESS/PARIS 13/INSERM).

 

ANNE TRONCHE

Critique d'art, Anne Tronche fut membre du directoire de la revue Opus International jusqu'en 1989, et Inspecteur à la Création artistique du Ministère de la Culture de 1982 à 1999. Elle a également organisé des expositions, notamment le cadre des saisons tchèque et géorgienne (Au verso de l’histoire : six artistes géorgiens, en 2000 à Apollonia, Strasbourg) Parmi ses nombreuses publications : L'Art actuel en France: du cinétisme à l'hyperréalisme, éd. Balland, 1973, Gina Pane, éd. Fall, 1998 ; Laura Lamiel, éd. Actes Sud, 2001 ; Corps et traces dans la création tchèque (1962-2002), éd. Hazan-Musée de Nancy, 2002. Hervé Télémaque, éd. Flammarion, 2003. L'art des années 1960, chroniques d'une scène parisienneparait chez Hazan en mars 2012.

 

STEPHEN WRIGHT

Stephen Wright est critique et théoricien d'art. Également commissaire d'expositions indépendant, il a notamment organisé en 2004 « L'avenir du ready-made réciproque » (Apexart, New York), "In Absentia" (Passerelle, Brest) en 2006 - expositions collectives faisant partie d'une série de projets qui, en interrogeant des pratiques artistiques à faible coefficient de visibilité artistique, soulèvent la question d'un art sans oeuvre, sans auteur et sans spectateur- et Recomposer le désir à Beyrouth en 2008). Rédacteur européen de la revue Parachute (Montréal) de 1997-2005 et actuellement membre du conseil éditorial de Third Text (Londres), il était de 2006-2008 chercheur à l'Institut national d'histoire de l'art (Paris) et de 2000-2006 directeur de programme au Collège international de philosophie (Paris). Actuellement, Stephen Wright enseigne à l’École européenne supérieure de l’image d'Angoulême et Poitiers (ÉESI), il est

membre du comité technique du FRAC Poitou-Charentes et du Comité scientifique des Archives de la critique d'art (Châteaugiron).


Association Forum de l’Essai sur l’Art

L’association Forum de l’Essai sur l’Art invite des intellectuels français et étrangers afin de leur proposer d’activer dans le champ de l’art les systèmes de pensée propres à leur

discipline – sociologie, philosophie…L’association a également pour objectif la promotion de l’essai sur l’art. La dernière manifestation de grande ampleur organisée est le Forum Européen de l’Essai sur l’Art à l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA) en 2008.

 

INFORMATIONS :

forum-essaisurlart@wanadoo.fr

+ 33(0)1 43 54 03 43

CONTACT :

Émilie Mouret

Tél: 01 42 08 34 78 // 06 79 17 93 22

e.mouret@lesrencontresplacepublique.fr


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