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Publié par SOFETH

JOURNEE D’ETUDE

RASM- Recherche, Arts Spectacle Musique


Espace visible et espace invisible,

Quel lieu pour quel imaginaire ?


Responsables : Anitha Savithri Herr, Violaine Anger


Jeudi 11 février 2010

Salle des Thèses

Université Evry Val d’Essonne

 



Notre théâtre occidental se déroule en un lieu comprenant une salle, une scène, des décors, des coulisses, des objets, des accessoires, etc. Mais peut aussi se produire dans un hangar désaffecté, un café, une place, une gare ou tout autre endroit qui n’est pas prévu à cet effet. Il varie donc au gré des courants, des époques, des pratiques. Quel qu’il soit, le lieu que nous qualifierons de réel ou de physique contient toujours un autre espace où va prendre place la fiction. De la rencontre de ces deux espaces réel et fictif naît une expérience unique et éphémère. La tragédie grecque par exemple évoluait en un lieu comprenant un large demi-cercle de gradins, un orchestre dévolu au chœur et une scène. De ce lieu physique émergeaient au cours de la représentation différents espaces : ceux des dieux et des héros. 

Les formes spectaculaires d’Asie se déroulent en un lieu  différent du nôtre, une cours de temple, un plateau, un pont, un monastère, etc. dans lequel  s'aménagent d’autres espaces, ceux des démons, des esprits, des divinités, des ancêtres, etc.

Il s’agira lors de cette journée de nous pencher sur le Cham tibétain, le No japonais. Nous analyserons comment le lieu réel où tous les membres ou partie d’une communauté se retrouvent pour participer, assister à une représentation ou un rituel dansé, se mue dans l’œil de celui qui regarde en différents espaces ? Comment pense-t-on « autrement » cet « espace double » au sein même d’une pratique performative ?



10h-11h30


Jean-Marie Pradier, Université Paris 8, Maison des Sciences de l’Homme, Paris Nord


De l’espace de soi à l’espace de l’autre.


Le préalable de la recherche en ethnoscénologie n’est pas sans rappeler les exigences de la pratique analytique freudienne. L’autorisation d’engager le patient – « l’autre » - dans une analyse exige du praticien qu’il ait parcouru lui-même l’exercice qu’il propose de façon à maîtriser autant que faire se peut ses propres mécanismes inconscients de distorsion perceptive et interprétative. L’ethnoscénologie a été proposée pour répondre à une double contrainte. D’une part la nécessité de prendre conscience de la dérive projective caractéristique d’une anthropologie ignorante des fondements conceptuels, idéologiques et sensibles des pratiques spectaculaires et performatives fabriqués par l’éducation et la culture du chercheur. D’autre part, le fait que l’objet de la recherche réclame un apprentissage des saveurs, c’est-à-dire un entraînement au discernement de la diversité des nuances. Je me propose d’évoquer brièvement les principaux travers de l’observation et de l’analyse susceptibles de les biaiser, et de conclure en soulignant l’intérêt du modèle proposé par la recherche interdisciplinaire sur le goût.



11h30-13h


Nathalie Gauthard, Université de Nice, Société française d’Ethnoscénologie


Perception, conception et représentation : un rituel tibétain, le ‘chams, à l’épreuve des catégories.


Etudier la structure du rituel suppose une connaissance approfondie du rituel en question or l’observation du rituel, la connaissance du texte et les explications de l’officiant restent insuffisante pour saisir un rituel tibétain dans sa totalité. Cette communication tentera de soulever certaines questions sur la compréhension du rituel via l’étude et l’analyse de ses structures spatio-temporelles



14h30-16h


Armen Godel, Comédien, Metteur en scène,


L'espace scénique dans le théâtre nô, du particulier à l'universel, du visible à l'invisible.


Que voit-on sur une scène de nô ? La forme apparente ou la forme cachée ? Cela dépend du regard, cela dépend de la perception. Le lieu du nô est une symbiose du temps et de l'espace, donnant lieu à des confrontations saisissantes entre le monde qui est le nôtre et celui des esprits  sans qu'il y ait de frontières visibles pour les délimiter. Il est fondé sur un ensemble d'éléments concrets et perceptibles, par lesquels l'image et la parole, la danse et le chant, la poésie et la musique, se répercutant à l'oeil et à l'oreille de l'assistance, sont projetés vers les extrêmes du lointain et vague au-delà. "Là où se manifeste l'art, il y a une omission partielle. Ce que l'acteur ne produit pas,  là est le saisissant." a écrit Zeami

 


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