QUEL LIEU POUR QUEL IMAGINAIRE : L'ESPACE DE LA REPRÉSENTATION EN QUESTION - EVRY, 11 FÉVRIER 2010
Notre théâtre occidental se déroule en un lieu comprenant une salle, une scène, des décors, des coulisses, des objets, des accessoires, etc. Mais peut aussi se
produire dans un hangar désaffecté, un café, une place, une gare ou tout autre endroit qui n’est pas prévu à cet effet. Il varie donc au gré des courants, des époques, des pratiques. Quel qu’il
soit, le lieu que nous qualifierons de réel ou de physique contient toujours un autre espace où va prendre place la fiction. De la rencontre de ces deux espaces réel et fictif naît une expérience
unique et éphémère. La tragédie grecque par exemple évoluait en un lieu comprenant un large demi-cercle de gradins, un orchestre dévolu au choeur et une scène. De ce lieu physique émergeaient au
cours de la représentation différents espaces : ceux des dieux et des héros.
Les formes spectaculaires d’Asie se déroulent en un lieu différent du nôtre, une cours de temple, un plateau, un pont, un monastère, etc. dans lequel
s'aménagent d’autres espaces, ceux des démons, des esprits, des divinités, des ancêtres, etc. Il s’agira lors de cette journée de nous pencher sur le Cham tibétain, le No japonais, le Kathakali
indien. Nous analyserons comment le lieu réel où tous les membres ou partie d’une communauté se retrouvent pour participer, assister à une représentation ou un rituel dansé, se mue dans l’oeil de
celui qui regarde en différents espaces ? Comment pense-t-on « autrement » cet « espace double » au sein même d’une pratique performative ?
Organisation : Anitha Savithri Herr, Violaine Anger